Tabou dans la psychanalyse : la famille homoparentale de la fille de Freud

Publié le par gagne

Tabou dans la psychanalyse : la famille homoparentale de la fille de Freud

 

Rue89 - Tabou dans la psychanalyse : la famille homoparentale de la fille de Freud

Une des actualités brûlantes de cette fin d’année est le vif débat sur le « mariage pour tous » et l’adoption par les couples homosexuels. Comme souvent dans ce genre de faits de société, nous voyons les opposants convoquer les écrits de Freud pour étayer leur argumentation : Freud serait homophobe et la psychanalyse condamnerait l’homosexualité. Ce sont des contre-vérités.

En parallèle à ce débat, l’événement très attendu de la rentrée littéraire psychanalytique est la publication en deux volumes de la correspondance inédite entre Freud et ses six enfants. Un de ces volumes, « Sigmund Freud correspondances Anna Freud -- 1904-1938 », est consacré à la relation épistolaire entre Freud et sa plus jeune fille, Anna, la seule de la fratrie qui embrassa la carrière de psychanalyste.

Un autre événement important est contenu dans ce livre, dans la préface d’Elisabeth Roudinesco : pour la première fois, une historienne éminente de la psychanalyse reconnaît la relation homosexuelle qui a existé entre Anna Freud et Dorothy Burlingham.

On y trouve écrit qu’Anna et Dorothy ont noué « des relations d’intimité qui ressemblent fort à celles de deux lesbiennes », et un peu plus loin « Anna réalise son souhait d’être mère en devenant, à travers la psychanalyse, le « coparent » des enfants de Dorothy ». Même si ces deux affirmations restent prudentes, elles sont inédites.

"Freud a considéré qu’il s’agissait d’une famille"

Le 15 octobre dernier, lors de son audition à l’Assemblée nationale sur le thème du « mariage pour tous », Elisabeth Roudinesco a réitéré ses affirmations devant les parlementaires, mais là sans aucune pondération. Elle a déclaré que Freud « a accepté dans sa vie que sa fille Anna élève les enfants de sa compagne et il a considéré qu’il s’agissait là d’une famille : ce sont ses mots ».

On peut légitimement se demander pourquoi certains psychanalystes détracteurs du « mariage pour tous » se référent exclusivement à ce que Freud aurait pu dire ou écrire...

 

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